Page:Zoloé et ses deux acolythes, 1800.djvu/44

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 22 )


et de traverser les Tuileries. Ici, dans une allée étroite, j’apperçus de loin, un homme qui se démenait comme un fou ; il se frappait le sein des poings, et la tête contre les arbres. En approchant, j’entendais des sons confus qui semblaient le mugissement d’un taureau en fureur. Bientôt je fus assez près pour distinguer ces paroles. Malheureuse passion du jeu, s’écriait-il ! j’ai tout perdu ; plus de ressource, ma réputation est à jamais flétrie. J’ai épuisé la caisse qui m’était confiée ; je n’ai pas rougi d’emprunter et de nier le prêt qu’on m’a fait. Comment ai-je l’audace de siéger encore parmi les législateurs ?… Oui, je renonce au jeu, je veux réparer… Puis s’arrêtant tout-à-coup : mais qui sait si la fortune me sera toujours contraire ? laisserai-je mes antagonistes se pava-