Page:Zolla - La greve les salaires et le contrat de travail.djvu/9

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
VII
PRÉFACE

briser les rébellions des révolutionnaires aussi bien que les utopies des rêveurs. Cette loi qui domine toute la vie économique, les réformateurs sociaux, les champions de la grande œuvre du relèvement des masses populaires n’ont ni le droit de l’ignorer, ni le droit de la négliger. On pardonne aux impatientes exigences des foules de ne pas le savoir ou de l’oublier ; on peut être plus sévère à l’égard des lettrés et des hommes instruits justement épris des grandes questions sociales. S’ils veulent y apporter un zèle utile et une activité féconde, ils doivent commencer par les étudier et n’en pas méconnaître les données essentielles. À ces hommes cultivés, libres volontaires du progrès social, nous nous permettons de recommander la substantielle étude de M. D. Zolla. Elle leur fera comprendre que, pour améliorer la situation du grand nombre, le premier problème, le plus urgent n’est pas celui de la distribution de la richesse, mais bien celui de la production de la richesse.

La France contemporaine a beau passer, non sans raison, pour un des plus riches pays du globe, l’égale répartition de tous ses biens entre tous ses enfants serait loin de donner à chacun le bien-être ou l’aisance qu’ose leur promettre l’ignorante illusion des collectivistes. Ce serait là un miracle que l’omnipotence de l’État, même aux mains des socialistes, serait impuissante à produire.

Quand l’intervention de l’État est-elle légitime ? et chose plus importante encore, quand l’inter-