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posant les problèmes complexes, en étudiant successivement les données, s’atlachant surtout aux faits, en montrant les causes et l’enchaînement avec une rigoureuse et lumineuse méthode.

Reprenant les belles études de M. Levasseur et de M. de Foville, il nous fait voir quelle a été la marche des salaires agricoles et industriels, de 1789 à nos jours ; il marque avec soin les différentes étapes de la rémunération du travail manuel, s’appliquant à déterminer quelle part de l’augmentation des salaires revient au droit de coalition et au droit de grève.

Il découvre, à l’encontre des préjugés courants, que cette part a été minime.

C’est que ni les coalitions ni les grèves les plus étendues, les plus obstinées ou les mieux conduites ne peuvent réussir à surélever, d’une façon durable, la rémunération de la main-d’œuvre, même dans les industries où la production est le plus concentrée. Pour que puissent monter, sans lourdes rechutes, les salaires des ouvriers ou les traitements des petits employés, la condition première, la condition nécessaire, c’est l’augmentation de la richesse publique. En dehors de là, tout accroissement indéfini des salaires se heurte à une barrière infranchissable, à une impossibilité physique que M. Zolla formule ainsi : « on ne peut obtenir un quotient notable avec un dividende modeste, quand le diviseur est représenté par dix millions de copartageants. »

C’est là une loi mathématique, la véritable loi d’airain, contre laquelle viendront toujours se