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ont précisément déterminé par leurs exigences une hausse générale s’étendant aux industries mêmes dont les salariés n’étaient pas entrés en lutte avec les employeurs. C’est là encore une hypothèse ; On suppose que les ouvriers les moins bien payés ont trouvé un emploi plus lucratif de leur activité en se portant vers les ateliers privilégiés où le salarié avait su provoquer la hausse du prix de la journée de travail. Pour obtenir ce résultat il eût fallu que les industries privilégiées offrissent un débouché presque illimité au personnel des autres ateliers ; il faudrait ; surtout que cette mobilité de la masse ouvrière pût être réalisée grâce à la généralisation de l’instruction technique. Or, la spécialisation de cette instruction rend précisément très difficile et très lente, l’éducation de l’ouvrier qui change de métier. Enfin, il n’est pas démontré que les industries dont le personnel use le plus souvent des coalitions soient précisément celles qui offrent aux ouvriers les salaires les plus élevés.

Un ouvrier de fabrique gagne-t-il plus qu’un ouvrier agricole ? Cette question parait audacieuse ou étrange ; il est soi-disant notoire que les salaires agricoles restent inférieurs à ceux de l’industrie. Ce sont là encore des affirmations générales en contradiction avec les faits dans beaucoup de cas.

Avant de généraliser et de conclure hâtivement, il y aurait lieu d’étudier les réalités, de noter des « espèces » comparables et de tenir compte de toutes les circonstances qui modifient les « appa-