Page:Zolla - La greve les salaires et le contrat de travail.djvu/27

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

surprendre, Il est dans la nature de l’homme de grandir tout ce qu’il prétend honorer. C’est ce qu’on a fait après 1789 à l’égard dé la Liberté.

Est-il vrai, d’ailleurs, que l’individualisme révolutionnaire et l’isolement légal de l’ouvrier aient effectivement nui aux intérêts de ce dernier ?

Il faut poser cette question et tenir compte des faits au lieu de condamner sans phrases un régime que nous ne pouvons juger impartialement sans en étudier les conséquences au point de vue de la marche des salaires, et de l’élévation de la condition matérielle des ouvriers. Il n’est pas davantage permis d’oublier quelles étaient les circonstances politiques et les transformations sociales qui ont agi, an même moment sur le taux des salaires. La guerre civile et étrangère, le maximum, la Terreur, ont dû exercer à cet égard une influencé singulièrement plus décisive que l’interdiction dés coalitions de patrons ou des grèves d’ouvriers.

Les mêmes questions se posent, les mêmes réflexions viennent naturellement à l’esprit, à propos des conséquences de la législation du travail sous le premier Empire, Le Code civil, nous l’avons dit, applique au travail la théorie générale des contrats ; le Code pénal de 1810 reproduit les dispositions de la loi de germinal an XI relatives aux coalitions de patrons et d’ouvriers. Pour être punissable, l’entente concertée des employeurs devait tendre à forcer injustement et abusivement l’abaissement des salaires ; elle devait, en outre, être suivie d’une tentative ou