rendrait maîtresse du plus grand nombre, les pauvres et les ignorants. Et, maintenant que Rome était vaincue, que la congrégation allait disparaître, que plus un jésuite bientôt ne pourrait obscurcir les pensées, pervertir les actes, la raison humaine agissait, consciente et de plus en plus libérée. L’explication de tant de bon sens et de logique n’était pas ailleurs, et c’était simplement que le peuple, instruit enfin, délivré de l’erreur séculaire, devenait capable de vérité et de justice.
Mais un souci restait au cœur de Marc, malgré la joie de la victoire, la désunion entre François et Thérèse, cette question du bonheur de l’homme et de la femme, qui ne saurait être que dans leur entente parfaite. Hélas, il n’avait point l’espoir fou de tuer les passions, d’empêcher la pauvre humanité de saigner, sous le fouet du désir ; et toujours il y aurait des cœurs brisés, des chairs torturées et jalouses. Seulement, ne pouvait-on espérer que la femme affranchie, haussée à l’égal de l’homme, rendrait moins âcre la lutte sexuelle, y apporterait un peu de calme dignité. Déjà, dans le récent scandale, au sujet du rapt de Rose, on venait de voir combien les femmes s’étaient faites les amies de la en aidant de toutes leurs forces à la découvrir ! Elles étaient émancipées de l’Église, plus de superstitions basses, plus de terreur de l’enfer, plus de fausse humilité aux mains du prêtre, la servante qui se prosterne, le sexe qui semble avouer son abjection et qui se venge en pourrissant, en désorganisant tout. Désormais, elles avaient cessé d’être le terrible piège de volupté où, sur le conseil discret des directeurs de consciences, elles tâchaient de prendre les hommes, pour l’indigne triomphe de la religion. Et elles étaient devenues normalement des épouses et des mères, depuis qu’on les avait arrachées au mensonge morbide de l’époux divin, ce Jésus qui a fait tant de pauvres détraquées. N’était-ce pas à