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La ferme des Amettes, que Léon Savin habitait, se trouvait de l’autre côté de Maillebois, et ils durent justement traverser le nouveau quartier, la place où était le square ouvert récemment. Aussi s’arrêtèrent-ils un instant devant le terrain choisi par l’architecte pour y élever la maison projetée.

— Vous voyez, toutes les meilleures conditions y sont réunies…

Il s’interrompit, en voyant venir un gros homme, l’air souriant.

— Tiens ! mon oncle Charles… N’est-ce pas ? mon oncle, que le jour où nous bâtirons ici la maison dont je t’ai parlé, pour Simon le martyr, tu te chargeras de la serrurerie, au prix coûtant ?

— Oui, tout de même, mon garçon, si ça peut t’être agréable… Et je le ferai aussi pour vous, monsieur Froment, car j’ai le remords de vous avoir fait souvent enrage autrefois.

Charles, après avoir épousé Marthe Dupuis, la fille de son patron, dirigeait depuis longtemps l’entreprise de son beau-père. Il avait un grand fils, Marcel de l’âge d’Adrien, marié à la fille d’un menuisier, Laure Dumont, et qui lui-même s’était fait entrepreneur de charpentes.

— Je vais chez ton père, continua-t-il, en s’adressant à son neveu. J’y ai rendez-vous avec Marcel, pour des travaux. Accompagne-moi donc, puisque tu as aussi du travail à leur donner.. Et venez avec nous, monsieur Froment, cela vous fera plaisir de vous retrouver au milieu de vos anciens élèves.

Il plaisantait, il sembla ravi, lorsque Marc s’écria, en riant :

— C’est vrai, le plus grand plaisir.. On établira les devis.

— Oh ! les devis, dit Adrien, nous n’en sommes pas là. Et