partis qui se disputaient son arrondissement, il avait eu l’adresse de ne pas se prononcer d’une façon trop ouverte, malgré son goût personnel pour les cléricaux, les prêtres et les moines, qu’il déclarait diablement forts. Et Marc, quand il l’aperçut, put croire que Le Barazer, dont il connaissait le bon esprit, l’envoyait à l’aide de Simon, dans la catastrophe redoutable qui menaçait d’emporter l’instituteur de Maillebois et son école.
Il hâtait le pas, désireux de le saluer, lorsqu’un incident l’arrêta. Une soutane avait surgi d’une rue voisine, et il reconnut le recteur du collège de Valmarie, le père Crabot en personne. Grand, bel homme, sans un cheveu blanc à quarante-cinq ans sonnés, il avait un large visage régulier, avec un nez fort, des yeux aimables, une bouche épaisse et caressante. On lui reprochait simplement d’un peu trop se prodiguer, dans ses allures de religieux mondain, qu’il s’efforçait de rendre aristocratiques. Mais sa puissance n’avait fait que s’en élargir, on disait avec quelque raison qu’il était le maître occulte du département et que la victoire de l’Église, certainement prochaine, n’y dépendrait que de lui.
Marc resta surpris et inquiet de le rencontrer ainsi le matin à Maillebois. Il avait donc quitté Valmarie de bien bonne heure ? Quelle affaire urgente, quelles visites pressées le faisaient accourir ? D’où venait-il, où allait-il, par les rues du bourg, toutes enfiévrées de rumeurs et de commérages, distribuant des saluts et des sourires ? Et, tout d’un coup, Marc le vit qui s’arrêtait en apercevant Mauraisin, et qui lui tendait la main avec une cordialité charmante. La conversation ne fut pas longue, sans doute les banalités d’usage ; mais les deux hommes paraissaient fort bien ensemble, d’intelligence discrète et naturelle ; et, lorsque l’inspecteur primaire quitta le jésuite, il se redressait dans sa petite taille, évidemment très fier de cette poignée de main, y puisant une opinion, une décision