violant, l’étranglant dans un coup de folie monstrueuse ; et là seulement apparaissait la version récente, nécessitée par la découverte, chez le père Philibin, du coin du modèle d’écriture, portant le timbre de l’école des frères : Simon était accusé maintenant de s’être procuré ce modèle, d’avoir fait fabriquer un faux cachet pour le timbrer, enfin de l’avoir paraphé lui-même des fausses initiales du frère Gorgias. C’était toujours l’histoire enfantine dont ce dernier avait senti l’imbécillité, au point de reconnaître l’authenticité du modèle et de son paraphe. Rien n’était donc abandonné de l’accusation première, on la soutenait même d’une grossière invention nouvelle, tout en gardant comme base unique le fameux rapport des experts, les sieurs Badoche et Trabut, qui, malgré l’aveu formel du frère Gorgias, s’entêtaient dans leurs conclusions premières. Et, pour ne laisser aucun doute, au sujet de son attitude, le procureur de la République Pacart se permit d’intervenir, voulant faire préciser par l’accusé certaines de ses dénégations, relatives à la prétendue fabrication d’un faux cachet.
Pendant ce long interrogatoire, l’attitude de Simon fut jugée pitoyable. On le rêvait, même parmi beaucoup de ses amis, tel qu’un justicier le bras armé de la foudre, se dressant en vengeur, du tombeau où des mains iniques l’avaient muré. Et, comme il répondit d’une voix polie, grelottant encore de fièvre, sans aucun des éclats attendus, il causa une grande déception, ses ennemis recommencèrent à dire qu’il avouait son crime, dont il portait bien l’ignominie sur sa face ingrate. Il ne s’emporta qu’un instant, lorsque le président le questionna, à propos de ce faux cachet, dont il entendait parler pour la première fois. Du reste, aucune preuve n’était fournie, on se contentait de raconter comme quoi un ouvrier inconnu avait confié à une femme, qu’il venait de faire, en secret, un drôle de travail pour l’instituteur de Maillebois. Devant