aidaient, la bonne besogné d’instruction et d’éducation irait plus vite.
Du coup, le petit Savin se fâcha, redressé sur ses courtes jambes.
— Prétendez-vous que je donne de mauvais exemples à mes enfants ?
— Oh ! certes, non. Seulement, tout ce que je leur enseigne ici est ensuite démenti par ce qu’ils voient autour d’eux. Cela devient une audace dangereuse, la raison est condamnée comme incapable de suffire à faire un honnête homme.
C’était le grand chagrin de Marc, d’être contrecarré par les familles, lorsqu’il rêvait d’avoir en elles l’aide nécessaire pour hâter l’émancipation des humbles. Si l’enfant, au sortir de chez lui, avait trouvé au foyer les leçons réalisées, la mise en pratique des devoirs et des droits sociaux qu’il s’efforçait d’enseigner, combien serait devenue aisée et rapide la marche vers le mieux ! Il y avait même là une collaboration indispensable, l’instituteur ne pouvait suffire à bien des enseignements, les plus délicats, les plus utiles, du moment que les familles ne complétaient pas sa besogne, en la continuant dans le même esprit de délivrance. Il aurait fallu que l’instituteur et les parents marchassent, la main dans la main, au même but de vérité et de justice. Et quelle tristesse, lorsqu’il les voyait, au lieu de l’aider, détruire le peu qu’il réalisait, inconscients presque toujours, cédant à l’incohérence de leurs idées et de leur vie !
— Bref, reprit Savin, vous allez raccrocher cette croix dans votre classe, monsieur Froment, si vous voulez nous faire plaisir à tous et vivre en bon accord avec nous, ce que nous désirons, car vous n’êtes pas un mauvais instituteur.
Marc se remit à sourire.
— Je vous remercie… Mais, dites-moi, pourquoi Mme Savin ne vous a-t-elle pas accompagné ? Elle, au