dans sa baignoire par Charlotte Corday, une jeune fille exaltée qui se sacrifia pour sauver la France d’un monstre altéré de sang… On ne vous apprend donc rien, que vous ne puissiez répondre à des questions aussi simples ?
Il questionna ensuite les deux jumeaux, Achille et Philippe Savin, sur les guerres de Religion, en obtint des réponses assez satisfaisantes. Les deux frères n’étaient guère aimés, sournois, menteurs ; et ils dénonçaient leurs camarades en faute, ils rapportaient chez eux, à leur père, tout ce qui se faisait en classe. Aussi, l’inspecteur, gagné par leur petit air hypocrite, les donna-t-il en exemple.
— Voilà des enfants qui savent au moins quelque chose. Puis, s’adressant de nouveau à Philippe :
— Et pouvez-vous me dire ce qu’il faut faire pour bien pratiquer sa religion ?
— Il faut aller à la messe, monsieur.
— Sans doute, mais cela ne suffit pas, il faut faire tout ce que la religion enseigne. Vous entendez, mon enfant, tout ce que la religion enseigne.
Stupéfait, Marc l’avait regardé. Pourtant, il n’intervint pas, devinant la raison d’une question si singulière, le désir de le faire se compromettre par quelque parole imprudente. Et l’intention de l’inspecteur était si bien celle-là, qu’il continua d’un ton agressif, en s’adressant à Sébastien Milhomme :
— Vous, là-bas, le petit blondin, dites-moi ce que la religion enseigne.
Sébastien, debout, l’air consterné, ne répondit rien. Il était le meilleur élève de la classe, d’une intelligence vive, d’un caractère affectueux et doux. L’impossibilité où il était de satisfaire monsieur l’inspecteur lui fit venir des larmes dans les yeux. On ne lui avait pas appris ça,