PERSONNAGES
LAURENT Mil.
CAMILLE
CrRIVET
MICHAUD
MADAME RAQDIN M"«>
THÉRÈSE RAQUIX
SUZANNE
Matrice Desrieux. Geivot. Moxtkouqe. Reykees. Marie Laurent. Die a-Petit.
DUSOTER.
Une grande chambre à coucher, passage du Pont-Neuf, servant en même temps de salon et de salle i manger. Elle est haute, noire, délabrée, tendue d’un papier gris déteint, garnie de pauvres meubles dépareillés, encombrée de cartons de marchandises. — Au fond, une porte flanquée d’un buffet, à gauche, et d’une armoire, a droite. — A gauche, au second plan, en pan coupé, un lit dans une alcôve et une fenêtre donnant sur un mur nu ; au premier plan, une petite porte, et, sur le devant de la scène, une table à ouvrage. — A droite, au second plan, la rampe d’un escalier tournant descendant dans une boutique ; au premier plan, une cheminée garnie d’une pendule à deux colonnes et de deux bouquets de fleurs artiQcielles sous verre ; des photographies sont pendues des deux côtés de la glace ; — Au. milieu de la chambre, une table ronde couverte, d’une toile cirée. — Deux fauteuils, l’un bleu, l’autre vert ; des chaiseSi
Le décor reste le même pendant les quatre actes.
ACTE PREMIER
Une soirée d’été, après le souper. — La table est encore servie ; la fenêtre reste entr’ouverte. Une gra’nde pair, unt grande douceur bourgeoise.
SCENE PREMIERE
LAURENT. THÉRÈSE. MADAME RAQUIX, CAMILLE
Camille pose, assis dans un fauteuil, ù droite. Il est €n habit, se lient avec la raideur d’un bourgeois endimanché. — Laurent peint, debout à son chevalet, devant la fenêtre. — Sur une chaise basse, à côté de Laurent, Thérèse accroupie, rêve, le menton dans ta main — Madame Raquin achève de desservir la table.
Camille, après un silence^ — Puis-J8’ parler ? ça ne te dérange pas ?
Laurent. — Pas du tout, pourvti que tu te tiennes tranquille.
’Camille. — Après le souper, si je ne parle pas, je m’endors... Tu es heureux de te bien porter. Tu peux manger de tout... Je n’aurai-s
pas dû reprendre de la crème. Elle me fait du mal. J’ai un estomac de quatre sous... Tu aimesbeaucoup’la crème ?
Lafeent. — Mais oui, c’est doux, c’est très ■ bon.
Camille. :; — Om connaît teS goûts, ici. On a fait de la crème exprès pour toi, bien qu’ont sache qu’elle m’est contraire. Maniante gâte... N’est-ce pas, Thérèse, que maman gâte Laurent ?
Thérèse, sans lever la tête. — Oui.
Madame Raquih, emportant une pile d’assiettes. — Ne les écoutez pas, Laurent. C’est Camille qui m’a révélé que vous préfériez la crème à la vanille, et c’est Thérèse qui a voulu la glacer avec du sucre en poudre.
Camili,e. — Tu es une égoïste, maman.
Madame Raquin. — Comment 1 je suis une égoïste. ;.
Camille, à madame Raquin qui sort en souriant. — Oui, oui... (.1 Laurent.) Elle t’aime, parce que tn es de ernon, comme elle. Tu te