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foncent leurs bras jusqu’aux coudes dans des charretées de roses, ont l’air de faire un mauvais coup, de tremper leurs mains au fond de quelque besogne sanglante.

C’est affaire de toilette. Les bœufs éventrés qui saignent seront lavés, tatoués de guirlandes, ornés de fleurs artificielles ; les roses qu’on foule aux pieds, montées sur des brins d’osier, auront un parfum discret dans leur collerette de feuilles vertes.

Je m’étais arrêté devant ces pauvres fleurs expirantes. Elles étaient humides encore, serrées brutalement par des liens qui coupaient leurs tiges délicates. Elles gardaient l’odeur forte des choux en compagnie desquels elles étaient venues. Et il y avait des bottes roulées dans le ruisseau qui agonisaient.

J’ai ramassé une de ces bottes. Elle était toute boueuse d’un côté. On la lavera dans un seau d’eau, elle retrouvera son parfum doux et tendre. Un peu de boue, restée tout au fond des pétales, témoignera seul de sa visite au ruisseau. Les lèvres qui la baiseront le soir seront peut-être moins pures qu’elle.

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