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Estelle. On les mettrait dans son salon, vos rochers !

— Attendez, attendez ! disait Hector. Vous allez voir.

Ils arrivaient à un étroit passage, à une sorte de fente, qui bâillait entre deux énormes blocs. Là, dans une cuvette, il y avait une mare, un trou d’eau qui bouchait le chemin.

— Mais jamais je ne passerai ! s’écria la jeune femme.

Lui, proposa de la porter. Elle refusa d’un long signe de tête : elle ne voulait plus être portée. Alors, il chercha partout de grosses pierres, il essaya d’établir un pont. Les pierres glissaient, tombaient au fond de l’eau.

— Donnez-moi la main, je vais sauter, finit-elle par dire, prise d’impatience.

Et elle sauta trop court, un de ses pieds resta dans la mare. Cela les fit rire. Puis, comme ils sortaient de l’étroit passage, elle laissa échapper un cri d’admiration.

Une crique se creusait, emplie d’un écroulement gigantesque de roches. Des blocs énormes se tenaient debout, comme des sentinelles avancées, postées au milieu des vagues. Le long des falaises, les gros temps avaient mangé la terre, ne laissant