Page:Zola - Naïs Micoulin, 1884.djvu/210

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

II


C’est cet après-midi que j’ai revu ces dames, au Salon de peinture, qui ouvrait précisément aujourd’hui. Je confesse que je savais devoir les y rencontrer, et que je serais fort en peine pour me prononcer sur la valeur des trois ou quatre mille tableaux, devant lesquels je me suis promené pendant quatre heures. Félix, hier, avait offert de me venir prendre vers midi ; nous devions déjeuner dans un restaurant des Champs-Élysées, puis nous rendre au Salon.

J’ai beaucoup réfléchi, depuis la soirée de la comtesse, mais j’avoue que cela n’a pas amené une grande clarté dans mes idées. Quel étrange monde, que ce monde parisien, si poli et si gâté à la fois ! Je ne suis point un moraliste rigide, je n’en reste pas moins gêné à l’idée des choses