Page:Zola - Naïs Micoulin, 1884.djvu/167

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Je compris qu’elle m’habillait comme pour le jour de nos noces. J’avais encore ces vêtements, dont je comptais ne me servir à Paris que les grands jours. Puis, elle retomba dans le fauteuil, épuisée par l’effort qu’elle venait de faire.

Alors, tout d’un coup, Simoneau parla. Sans doute, il venait d’entrer.

— Ils sont en bas, murmura-t-il.

— Bon, ce n’est pas trop tôt, répondit madame Gabin, en baissant également la voix. Dites-leur de monter, il faut en finir.

— C’est que j’ai peur du désespoir de cette pauvre femme.

La vieille parut réfléchir. Elle reprit :

— Écoutez, monsieur Simoneau, vous allez l’emmener de force dans ma chambre… Je ne veux pas qu’elle reste ici. C’est un service à lui rendre… Pendant ce temps, en un tour de main, ce sera bâclé.

Ces paroles me frappèrent au cœur. Et que devins-je, lorsque j’entendis la lutte affreuse qui s’engagea ! Simoneau s’était approché de Marguerite, en la suppliant de ne pas demeurer dans la pièce.

— Par pitié, implorait-il, venez avec moi, épargnez-vous une douleur inutile.