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qui vendait du mouron, une autre voix enrouée criant des carottes. Ce réveil bruyant de Paris me calma d’abord : il me semblait impossible qu’on m’enfouît dans la terre, au milieu de toute cette vie. Un souvenir achevait de me rassurer. Je me rappelais avoir vu un cas pareil au mien, lorsque j’étais employé à l’hôpital de Guérande. Un homme y avait ainsi dormi pendant vingt-huit heures, son sommeil était même si profond, que les médecins hésitaient à se prononcer ; puis, cet homme s’était assis sur son séant, et il avait pu se lever tout de suite. Moi, il y avait déjà vingt-cinq heures que je dormais. Si je m’éveillais vers dix heures, il serait temps encore.

Je tâchai de me rendre compte des personnes qui se trouvaient dans la chambre, et de ce qu’on y faisait. La petite Dédé devait jouer sur le carré, car la porte s’étant ouverte, un rire d’enfant vint du dehors. Sans doute, Simoneau n’était plus là : aucun bruit ne me révélait sa présence. Les savates de madame Gabin traînaient seules sur le carreau. On parla enfin.

— Ma chère, dit la vieille, vous avez tort de ne pas en prendre pendant qu’il est chaud, ça vous soutiendrait.

Elle s’adressait à Marguerite, et le léger égout-