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n’observait pas le traité, sa stupide passion le rendait odieux. Pourquoi n’était-il pas resté à travailler dans son cabinet ? Le sang se retirait de ses joues, une ombre d’indicible souffrance blêmit son visage. Lorsque Flavie remarqua le bouleversement qui se faisait en lui, elle s’écarta de la porte, tandis qu’une douceur attendrissait ses yeux.

— Voyez, dit-elle simplement.

Et elle-même entra dans la chambre, une lampe à la main, tandis que Nantas demeurait sur le seuil. D’un geste, il lui avait dit que c’était inutile, qu’il ne voulait pas voir. Mais elle, maintenant, insistait. Comme elle arrivait devant le lit, elle souleva les rideaux, et M. des Fondettes apparut, caché derrière. Ce fut pour elle une telle stupeur, qu’elle eut un cri d’épouvante.

— C’est vrai, balbutia-t-elle éperdue, c’est vrai, cet homme était là… Je l’ignorais, oh ! sur ma vie, je vous le jure !

Puis, par un effort de volonté, elle se calma, elle parut même regretter ce premier mouvement qui venait de la pousser à se défendre.

— Vous aviez raison, monsieur, et je vous demande pardon, dit-elle à Nantas, en tâchant de retrouver sa voix froide.