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chandelle pour avoir le goût de cette facture banale, relevée par je ne sais quelle sauce compliquée, où il y a de tous les styles, et même de toutes les pourritures de style… Ce n’est plus mon Ferdinand qui peint ces machines-là… »

Pourtant, il s’arrêtait. Lui, savait à quoi s’en tenir, et l’on sentait dans son amertume une sourde colère qu’il avait toujours professée contre les femmes, ces animaux nuisibles, comme il les nommait parfois. Il se contentait seulement de répéter en se fâchant :

« Non, ce n’est plus lui… Non, ce n’est plus lui… »

Il avait suivi le lent travail d’envahissement d’Adèle, avec une curiosité d’observateur et d’analyste. À chaque œuvre nouvelle, il s’était aperçu des moindres modifications, reconnaissant les morceaux du mari et ceux de la femme, constatant que ceux-là diminuaient au profit de ceux-ci dans une progression régulière et constante. Le cas lui paraissait si intéressant, qu’il oubliait de se fâcher pour jouir uniquement de ce jeu des tempéraments, en homme qui adorait le spectacle de la vie. Il avait donc noté les plus légères nuances de la substitution, et à cette heure, il sentait bien que ce drame physiologique et psychologique était accompli. Le dénouement, ce tableau de L’Étude, était là devant ses yeux. Pour lui, Adèle avait mangé Ferdinand, c’était fini.

Alors, comme toutes les années, au mois de