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l’image intolérable cessera de troubler notre sommeil. Et c’est pourquoi, je le répète, c’est aujourd’hui jour de grande fête, de grande victoire. Discrètement, tous nos cœurs communient avec le vôtre, il n’est pas une femme, pas une mère, aujourd’hui, qui n’ait senti son cœur se fondre, en songeant à cette première soirée intime, sous la lampe, dans l’affectueuse émotion du monde entier, dont la sympathie vous entoure.

Sans doute, madame, cette grâce est amère. Est-il possible qu’une telle torture morale soit imposée après tant de tortures physiques ? et quelle révolte à se dire