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Et c’est l’oubli dédaigneux de tant d’injures atroces, que je conseille à l’innocent. Il est si à part, si haut, qu’il ne doit plus en être atteint. Qu’il revive à votre bras, sous le clair soleil, loin des foules ameutées, n’entendant plus que le concert des sympathies universelles qui montent vers lui ! Paix au martyrisé qui a tant besoin de repos, et qu’il n’y ait plus autour de lui, dans la retraite où vous allez l’aimer et le guérir, que la caresse émue des êtres et des choses !

Nous autres, madame, nous allons continuer la lutte, nous battre demain pour la justice aussi âprement qu’hier. Il nous faut la réhabilitation de l’innocent, moins