Page:Zola - Lettre à Madame Alfred Dreyfus, paru dans L’Aurore, 22 septembre 1899.djvu/23

Cette page a été validée par deux contributeurs.

les quelques chefs coupables, quitte à ce que ce fût un véritable suicide des conseils de guerre, une suspicion jetée sur le haut commandement, solidaire désormais. Et c’est là, d’ailleurs, un de leurs crimes encore, d’avoir déshonoré l’armée, de s’être faits les ouvriers de plus de désordre et de plus de colère, à ce point que, si le gouvernement a gracié l’innocence, il a sans doute cédé au besoin urgent de réparer la faute, en se croyant réduit à ce déni de justice pour faire un peu d’apaisement.

Mais il faut oublier, madame, il faut surtout mépriser. C’est un grand soutien dans la vie que de mépriser les vilenies et les outrages, Je m’en suis toujours bien trouvé. Voici quarante ans que je