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de toi. File avec Gérard, et tâchez de vous consoler ensemble… Moi, je vais là-bas avec Dutheil. N’est-ce pas, Dutheil, que vous voulez bien vous charger de moi ?

Mais ce n’était pas là le dénouement que le baron attendait. Il en resta plein d’angoisse, il dut se résigner au caprice de cette terrible fille, dont l’odeur seule l’abêtissait. Et il n’eut plus qu’un adoucissement, ne pas laisser partir Gérard, qui, par une dignité dernière s’entêtait à ne pas en être. Il l’avait pris par les deux mains, le retenait, lui répétait d’une voix particulière qu’il lui demandait là un service d’ami. Si bien que l’amant de la femme, le fiancé de la fille fut enfin forcé de céder au mari et au père.

Silviane les regardait, follement amusée, riant à en pleurer. Tout d’un coup, elle s’oublia, avoua ses coups de cœur pour Gérard en le tutoyant, fit allusion à sa liaison avec la baronne.

— Viens donc, grande bête, accompagne-le, tu lui dois bien ça.

Duvillard affecta de ne pas entendre. Dutheil le rassurait, en lui disant qu’il y avait, dans un coin du Cabinet des Horreurs, une sorte de loge, où l’on pouvait se dissimuler un peu. La voiture de Silviane était heureusement en bas, un grand landau fermé, dont le cocher, beau gaillard solide, attendait, impassible sur son siège. Et l’on partit.

Le Cabinet des Horreurs était installé dans un ancien café du boulevard Rochechouart, qui avait fait faillite. La salle, étroite, irrégulière, avec des coins perdus, s’étouffait sous un plafond bas, enfumé. Et rien n’était plus rudimentaire que la décoration, on avait simplement collé contre les murs des affiches aux violentes enluminures, les plus nues, les plus crues. Au fond, devant un piano, se trouvait une petite estrade, sur laquelle s’ouvrait une porte, qu’un rideau fermait. Puis,