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cine en criant qu’il était guéri ; un autre, de deux ans, un tout petit celui-là, qui n’avait jamais marché, resta un quart d’heure dans l’eau froide, puis ragaillardi, souriant, ainsi qu’un petit homme, fit ses premiers pas. Et, pour tous, pour les petits comme pour les grands, les douleurs étaient vives, pendant que le miracle opérait ; car le travail de réparation ne pouvait se faire sans une secousse extraordinaire de toute la machine humaine : les os se régénéraient, la chair repoussait, le mal chassé s’échappait en une convulsion dernière. Mais quel bien-être ensuite ! Les médecins n’en croyaient pas leurs yeux, leur étonnement éclatait à chaque guérison, en voyant leurs malades courir, sauter, manger avec un appétit dévorant. Toutes ces élues, ces femmes guéries faisaient trois kilomètres, s’attablaient devant un poulet, dormaient douze heures à poings fermés. Aucune convalescence du reste, une saute brusque de l’agonie à la pleine santé, les membres remis à neuf, les plaies bouchées, les organes rétablis dans leur intégrité, l’embonpoint revenu, tout cela en un coup de foudre. La science était bafouée, on ne prenait pas même les précautions les plus simples, baignant les femmes à toutes les époques du mois, plongeant les phtisiques en sueur dans l’eau glacée, laissant les plaies à leur putréfaction, sans aucun soin antiseptique. Puis, à chaque miracle, quel cantique d’allégresse, quel cri de reconnaissance et d’amour ! La miraculée se jette à genoux, tout le monde pleure, des conversions s’opèrent, des protestants et des juifs embrassent le catholicisme, autres miracles de la foi dont le ciel triomphe. Les habitants du village vont en foule attendre la miraculée sur la route, pendant que les cloches sonnent à la volée ; et, quand on la voit sauter lestement de la voiture, des cris, des sanglots de joie éclatent, on entonne le Magnificat. Gloire à la sainte Vierge ! reconnaissance et tendresse éternelles à la Mère de Dieu !