Page:Zola - Les Trois Villes - Lourdes, 1894.djvu/444

Cette page n’a pas encore été corrigée

Basilique était ouverte à deux battants, la nappe rouge du soleil enfilait la nef d’un bout à l’autre. Tout flambait dans un faste d’incendie, la grille dorée du chœur, les ex-voto d’or et d’argent, les lampes enrichies de pierreries, les bannières aux broderies de lumière, les encensoirs balancés, pareils à des joyaux qui volaient. Là-bas, au fond de cette splendeur brûlante, parmi les surplis de neige et les chasubles d’or, il reconnaissait Marie, avec ses cheveux dénoués, des cheveux d’or aussi, dont le flot la vêtait d’un manteau d’or. Et les orgues éclataient en un chant royal, et le peuple délirant acclamait Dieu, et l’abbé Judaine qui venait de reprendre sur l’autel le Saint-Sacrement, le présentait une dernière fois, très grand, très haut, resplendissant comme une gloire, dans ce ruissellement d’or de la Basilique, dont toutes les cloches, à la volée, sonnaient le prodigieux triomphe.