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avec l’ostensoir mais il patientait là, avant de donner la bénédiction. En dehors de la grille, le dais l’attendait, entouré des prêtres en surplis et en chasubles, d’un éclat de neige et d’or, aux rayons du couchant.

Cependant, Marie s’était agenouillée, sanglotante ; et, tout le temps que le chant dura, un acte brûlant de foi et d’amour monta de son être. Mais la foule voulait la voir marcher, des femmes heureuses l’appelaient, un groupe l’entoura, qui l’enleva presque, la poussa vers le bureau des constatations, pour que le miracle fût prouvé, éclatant comme la lumière du soleil. Son chariot fut oublié, Pierre la suivit, tandis que, balbutiante, hésitante, avec une maladresse adorable, elle qui depuis sept ans ne se servait plus de ses jambes, s’avançait de l’air inquiet et ravi du petit enfant qui fait ses premiers pas ; et cela était si attendrissant, si délicieux, qu’il ne songeait plus qu’à l’immense bonheur de la voir renaître à sa jeunesse. Ah ! chère amie d’enfance, chère tendresse lointaine, elle serait donc enfin la femme de beauté et de charme, que la jeune fille autrefois promettait, lorsque, dans le petit jardin de Neuilly, elle était jolie si gaiement, sous les grands arbres criblés de soleil !

La foule continuait furieusement à l’acclamer, une vague énorme refluait, l’accompagnait ; et tous l’attendirent, stationnèrent avec fièvre devant la porte, lorsqu’elle fut entrée dans le bureau, où Pierre seul fut admis avec elle.

Cette après-midi-là, il y avait peu de monde au bureau des constatations. La petite salle carrée, dont les murs de bois brûlaient, avec son mobilier rudimentaire, ses chaises de paille et ses deux tables d’inégale hauteur, n’était occupée, en dehors du personnel accoutumé, que par cinq ou six médecins, assis et silencieux. Devant les tables, le chef de service des piscines et deux jeunes abbés tenaient les registres, feuilletaient les dossiers ;