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au travers de ces groupes vagues, lorsqu’un vieux prêtre, assis sur la marche d’un autel, l’appela d’un signe. Depuis deux heures, il attendait là, et à l’instant où son tour venait enfin, il se sentait pris d’une faiblesse telle, que, par crainte de ne pouvoir achever sa messe, il préférait céder sa place. Sans doute la vue de Pierre perdu, torturé dans l’ombre, l’avait touché. Il lui indiqua la sacristie, attendit encore jusqu’à ce qu’il revînt avec la chasuble et le calice, puis s’endormit profondément sur un des bancs voisins. Pierre alors dit sa messe, comme il la disait à Paris, en honnête homme qui remplit son devoir professionnel. Il gardait l’apparence extérieure d’une foi sincère. Mais rien ne le toucha, ne lui fondit le cœur, de ce qu’il croyait pouvoir attendre des deux jours de fièvre qu’il venait de passer, du milieu extraordinaire et bouleversant où il vivait depuis la veille. Il espérait, au moment de la communion, lorsque le divin mystère s’accomplit, qu’une grande commotion allait le terrasser, qu’il serait baigné de la grâce, devant le ciel ouvert, face à face avec Dieu ; et rien ne se produisit, son cœur glacé ne battit même pas, il prononça jusqu’au bout les paroles habituelles, fit les gestes réglementaires, avec la correction machinale du métier. Malgré son effort de ferveur, une seule idée revenait, obstinée, celle que la sacristie était bien trop petite, pour un nombre si énorme de messes. Comment les sacristains pouvaient-ils arriver à fournir les vêtements sacrés et les linges ? Cela le confondait, occupait son esprit avec une persistance imbécile.

Puis, étonné, Pierre se retrouva dehors. De nouveau, il marcha dans la nuit, une nuit qui lui parut plus noire, plus muette, d’un vide immense. La ville était morte, pas une lumière ne luisait. Il ne restait que le grondement du Gave, que ses oreilles accoutumées cessaient d’entendre. Et, tout d’un coup, la Grotte flamba devant lui, incendia les ténèbres de son perpétuel brasier, brûlant