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Vierge, était la prière ; et j’espère bien avoir assez prié moi-même pour que le ciel se laisse toucher… Ils n’en apportent pas moins un magnifique présent, une lanterne d’or pour la Basilique, une véritable merveille, enchâssée de pierreries… Que Marie Immaculée daigne en sourire !

Beaucoup de cadeaux étaient apportés ainsi, d’énormes bouquets venaient de passer, un surtout, une sorte de triple couronne de roses, montée sur un pied en bois. Et le vieux prêtre expliqua qu’il voulait, avant de quitter la gare, se faire remettre une bannière, don de la belle madame Jousseur, la sœur de madame Dieulafay.

Mais madame de Jonquière qui arrivait, aperçut Berthaud et Gérard.

— Je vous en supplie, messieurs, allez à ce wagon, là, tout près. On a besoin d’hommes, il y a trois ou quatre malades qu’il faut descendre… Moi, je me désespère, je ne puis rien.

Déjà, après avoir salué Raymonde, Gérard courait, tandis que Berthaud conseillait à madame de Jonquière de ne pas rester davantage sur ce trottoir, en lui jurant qu’on n’avait nullement besoin d’elle, qu’il se chargeait de tout et qu’elle aurait ses malades là-bas, à l’Hôpital, avant trois quarts d’heure. Elle finit par céder, elle prit une voiture en compagnie de Raymonde et de madame Désagneaux. Au dernier moment, madame Volmar venait de disparaître, comme cédant à une brusque impatience. On l’avait vue s’approcher d’un monsieur inconnu, sans doute pour lui demander un renseignement. D’ailleurs, on allait la retrouver à l’Hôpital.

Devant le wagon, Berthaud rejoignit Gérard, au moment où celui-ci, aidé de deux autres camarades, travaillait à descendre M. Sabathier. C’était une rude besogne, car il était très gros, très lourd, et l’on croyait bien que jamais il ne sortirait par la portière du compartiment. Pourtant, il était entré. Deux brancardiers encore durent