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d’une robe de soie. Il y eut un rire de femme, la nouvelle venue se mit à causer à demi-voix avec Louis. Les paroles n’arrivaient pas jusqu’au jeune homme.

Au bout d’un instant, la robe de soie fit entendre de nouveau son murmure léger, la porte du salon s’ouvrit, et une jeune femme parut sur le seuil.

C’était Julia.

Elle était adorablement vêtue de gris clair, avec des dentelles blanches et des rubans bleu pâle. Sa petite tête, fine et hardie, souriait dans ses cheveux blonds. Le blanc et le rose dont elle s’était plaqué les joues donnaient à son visage un charme pervers. Elle portait, en façon de chapeau, une tresse de paille dans laquelle étaient piqués des bleuets.

Julia se trouvait dans la peine. On allait lui vendre ses meubles, et elle avait songé à M. de Rionne, qu’elle ne voyait plus depuis quinze jours. Poussée par la nécessité, elle courait après lui, ce dont elle enrageait.