Page:Zola - Le Vœu d’une morte, 1890.djvu/89

Cette page n’a pas encore été corrigée

— Ma foi, non. »

Ils se mirent à rire tous deux. Daniel paraissait enchanté.

Alors, l’autre, d’une voix simple :

« Venez avec moi », dit-il.

Et il le conduisit chez une fruitière où il prenait ses repas. On fit réchauffer un restant de ragoût que Daniel dévora : il n’avait pas mangé depuis l’avant-veille.

Puis, son compagnon le mena dans la petite chambre qu’il occupait, impasse Saint-Dominique-d’Enfer, au no 7. La maison est aujourd’hui démolie. C’était un vaste logis, aux larges escaliers, aux longues fenêtres, qui avait servi autrefois de couvent, les mansardes situées sur le derrière, dominaient de grands jardins plantés de beaux arbres.

Les deux jeunes gens, assis devant la fenêtre ouverte, regardant les ombres noires des ormes, achevèrent de mettre leur cœur à nu À minuit, ils causaient encore, la main dans la main.

Daniel se coucha sur un petit canapé dont