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il n’eut plus qu’un ardent besoin d’être bon.

Ce flot de pensées contraires qui venait de l’envahir, cette lutte avaient lassé sa tête, et la vue nette des choses lui échappait. Il se reposa dans la ferme certitude qu’il agirait selon son cœur et que son œuvre ne pourrait manquer d’être bonne. Il abandonnait le reste à la volonté du destin.

Alors, il sortit de lui-même, il s’intéressa aux objets extérieur regardant les passants, jouissant de la fraîcheur douce de la soirée. La vie l’occupa, il commença à se demander où il allait et ce qu’il devait faire.

Le hasard l’avait amené devant une des portes du Luxembourg, celle qui s’ouvre presque en face de la rue Bonaparte. Il entra dans le jardin et chercha un banc, car il était brisé de fatigue.

Sous les marronniers, des enfants jouaient, courant et poussant des cris aigus. Les bonnes, avec leurs robes claires, se tenaient debout, causant entre elles ; quelques-unes étaient