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petit parterre qui entoure l’église. Il s’arrêtait, par instants, il regardait les massifs de verdure, son cœur continuait son ardente prière.

Lorsque le convoi reprit sa marche, il vint se placer de nouveau parmi les domestiques. Le cortège gagna les boulevards et se dirigea vers le cimetière du Mont-parnasse.

La matinée était douce, le jeune soleil verdissait les premières feuilles des grands ormes. L’air limpide et frais donnait une netteté singulière aux horizons. On eût dit que les pluies de l’hiver avaient lavé la terre avec soin, et qu’elle rayonnait maintenant de fraîcheur et de propreté.

Les gens qui suivaient le corps de madame de Rionne, dans cette gaie matinée, avaient oublié, pour la plupart, qu’ils assistaient à un enterrement. On voyait des sourires sur les visages. On eût dit des promeneurs qui s’attardaient au soleil et qui jouissaient des douceurs de la saison.

Le cortège s’avançait lentement, par groupes plus irréguliers, et on entendait les bruits iné-