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— Dites-moi adieu, reprit-elle. Je ne vous en veux pas, je vous le jure. Plus tard, cette assurance vous consolera peut-être. Je le souhaite.

Et, comme elle se taisait :

— Quels sont vos derniers désirs ? demanda M. de Rionne.

— Je n’ai aucun désir, répondit-elle. Je n’ai rien à vous demander, rien à vous conseiller. Agissez selon votre cœur.

Elle ne voulait pas lui parler de sa fille, elle aurait cru mal faire, en lui arrachant des serments qu’il ne tiendrait pas.

Puis, d’une voix plus douce :

— Adieu, répéta-t-elle. Ne pleurez pas.

Et elle le repoussait lentement du geste, fermant les yeux, ne voulant plus le voir. Il se retira au pied du lit, sans pouvoir détourner les regards du terrible spectacle.

On était allé chercher le médecin. Il venait d’arriver, tout en sachant que sa présence serait inutile. Un vieux prêtre, qui avait administré la mourante le matin, se trouvait égale-