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L’AMOUR SOUS LES TOITS.

Le métier est simple. Il demande seulement un cœur et une aiguille. Il s’agit de beaucoup aimer et de travailler beaucoup. Ici, le travail sauve l’amour, les doigts assurent l’indépendance du cœur.

Marthe, au matin de la vie, a pris son front entre ses petites mains, et s’est plongée bravement dans les plus graves réflexions.

— Je suis jeune, je suis jolie, et il ne tient qu’à moi de porter des robes de soie, des dentelles, des bijoux. Je vivrais grassement, nourrie de mets délicats, ne sortant qu’en voiture, oisive et assise toute la sainte journée. Mais, un jour, après avoir versé toutes mes larmes et surmonté tous mes dégoûts, je m’éveillerais dans la boue et j’entendrais les plaintes de mon cœur. Je préfère lui obéir dès aujourd’hui ; je veux en faire mon seul guide. Pour pouvoir l’écouter en paix, je porterai des jupes d’indienne, je le consulterai à voix basse, pendant mes longues heures de couture. Je veux être libre d’aimer qui mon cœur aimera.