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L’AMOUR SOUS LES TOITS

Les gens chagrins, ceux qui vieillissent et que fâche notre jeunesse, déclarent que les roses de leur temps sont fanées et que nous n’en avons plus que les épines. Ils vont disant à la jeune génération, avec une joie mauvaise : « La grisette se meurt, la grisette est morte ! »

Et moi je vous affirme qu’ils mentent, que l’amour et le travail ne sauraient mourir, que les gais oiseaux des mansardes n’ont pu s’envoler.

Je connais un de ces oiseaux.

Marthe a vingt ans. Un jour, elle s’est trouvée seule dans la vie. Elle était enfant de la grande ville qui offre à ses filles un dé à coudre ou des bijoux. Elle a choisi le dé, et s’est faite grisette.