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LES REPOUSSOIRS.

passe ses soirées au théâtre. Il tutoie les belles filles, et les naïfs le croient du beau monde des courses et des premières représentations.

Tout le jour, il est en gaieté. La nuit, il enrage, il sanglote. Il a quitté cette toilette qui appartient à l’agence, il est seul dans sa mansarde, en face d’un morceau de glace qui lui dit la vérité. Sa laideur est là, toute nue, et il sent bien qu’il ne sera jamais aimé. Lui qui sert à fouetter les désirs, jamais il ne connaîtra le goût des baisers.

VI

Je n’ai voulu, aujourd’hui, que raconter la création de l’agence et transmettre le nom de Durandeau à la postérité. De tels hommes ont leur place marquée dans l’histoire.

Un jour, peut-être, j’écrirai les Confidences d’un Repoussoir. J’ai connu une de ces malheureuses, qui m’a navré en me disant ses souf-