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robes d’indienne. Mais quelle belle indienne, gaie, propre, toute chaste et candide ! Un bonnet de linge au chignon, un mince foulard au cou, les bas blancs et les bras nus, elle vous accueillait en bonne fille, tendant les mains, la belle humeur dans les yeux et sur les lèvres. Toute sa petite personne exprimait une tendresse, une gaieté saine et forte. Il y avait, dans ses éclats de rire, une douceur amoureuse qui allait à l’âme.

Cendrine, il faut le dire, était un cœur capricieux. Mais ce cœur avait tant de franchise ! Il aimait beaucoup, un peu partout, jamais dans deux endroits à la fois. Cette simple d’amour, qui se laissait bêtement conduire par ses tendresses, allait où allaient ses baisers, sans se défendre. Elle ne se cachait point, d’ailleurs, elle aimait en plein jour, elle disait : Je t’aime, et n’hésitait pas davantage pour dire : Je ne t’aime plus. Comme son dernier baiser était toujours aussi bon que le premier, aucun de ses amants n’avait songé à se fâcher contre elle.

Risette était bien connue des feuillages de la