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V

Je regardais le petit pied dans le gros soulier de cuir…

Elle avait seize ans. C’était une mignonne fille, toute blanche et rose, avec de doux cheveux cendrés qui se pliaient mollement le long de ses joues. De grands cils d’or voilaient l’immensité bleue de son regard, et elle avait au menton un petit trou qui se creusait quand elle riait. Elle riait toujours.

Ses doux cheveux cendrés lui avaient fait donner le doux nom de Cendrine. D’autres la nommaient Risette, parce qu’ils n’avaient jamais vu ses lèvres sans le sourire qui creusait le petit trou de son menton.

Elle n’était pas comme les filles de notre âge qui ont trouvé le moyen de se vêtir de soie, sans tirer une seule aiguillée de fil par jour. Elle cousait la journée entière et ne portait que des