Page:Zola - Le Vœu d’une morte, 1890.djvu/279

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

écarte de son front sa chevelure, qui se tord flamboyante sur ses épaules de neige ; elle ramène ses dentelles, met ses pantoufles de velours bleu, croise les bras avec un geste charmant. Alors, demi-courbée, les épaules levées, faisant une moue d’enfant sournoise et gourmande, elle trotte à pas pressés, sans bruit, soulève une portière et disparaît.

Le comte jette son cigare, en poussant ua soupir de satisfaction. Le cheval de l’avenue vient d’être heureusement relevé : un coup de fouet a remis la pauvre bête sur pieds.

Le comte se tourne et voit le lit vide. Il le regarde un moment, s’avance avec lenteur ; puis, s’asseyant sur le bord du matelas, il se met à son tour à contempler le rideau bleu-ciel.

IV

Le visage de la femme est un masque d’airain ; le visage de l’homme est comme une fontaine