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et muets. Le silence de ce temple, la douceur des lumières, la discrétion des ombres, l’ameublement simple, d’une distinction suprême, font songer à une déesse qui unit toutes les grâces à toutes les élégances, âme d’artiste et de duchesse vivant en plein ciel.

Certes, elle a été élevée dans des bains de lait. Ses membres délicats témoignent de la noble oisiveté de sa vie. On se plaît à penser que son âme a toutes les blancheurs de son corps.

Le comte achève son cigare sans se retourner, intéressé vivement par la vue d’un cheval, qui vient de s’abattre dans l’avenue des Champs-Élysées, et que l’on essaye en vain de remettre sur ses jambes. Imaginez-vous que la pauvre bête est tombée sur le flanc gauche et que le timon doit lui briser les côtes.