Page:Zola - Le Vœu d’une morte, 1890.djvu/270

Cette page n’a pas encore été corrigée

il se dressa sur son séant, et d’une voix effrayée :

« Ne dites pas cela, reprit-il. Vous me faites du mal, vous êtes méchante. Ayez pitié !

— Je vous aime, je vous aime ! répétait Jeanne avec force.

— Non, non, cela ne peut être. Vous mentez, vous croyez que je souffre, et vous voulez me consoler. Je vous dis que je suis heureux… Vous voyez bien que j’étouffe maintenant… Il ne fallait pas dire cela. »

Il se calma, il sourit de nouveau. Une clarté blanche semblait sortir de son visage. Il avança ses pauvres bras amaigris.

« Venez, dit-il, tout près de moi… Donnez-moi vos mains, je le veux. »

Et, lorsque Jeanne et Georges furent devant lui, il prit leurs mains et les mit l’une dans l’autre. Il les tint ainsi serrées, jusqu’à ce que le sacrifice fût achevé, jusqu’à ce qu’il fût mort.

Et, comme il expirait, au seuil de l’infini, il entendit, du fond de la lueur aveuglante dans