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La fin approchait. Un matin, l’agonie le prit. Une vieille voisine vint s’établir près de son lit, pour lui fermer les yeux, quand il expirerait.

Daniel n’avait pas une parole de plainte. Il entendait encore le bruit des vagues ; il se disait que la mer pleurait sur lui, et cette consolation lui était douce.

Comme il ouvrait les yeux pour voir une dernière fois la lumière, il aperçut devant sa couche Georges et Jeanne, qui le regardaient en pleurant. Il ne fut pas étonné de les trouver là. Il sourit et leur dit d’une voix faible :

« Que vous êtes bons d’être venus ! je n’osais espérer de vous dire adieu… Voyez-vous, je ne voulais pas vous déranger ni vous attrister dans votre joie… Mais je suis bien heureux de vous voir et de vous remercier. »

Jeanne le contemplait avec une émotion poignante. Elle regardait cette tête pâle que la mort rendait belle. Il lui semblait qu’il y avait de la lumière autour de ce front large ; les yeux se creusaient dans une limpidité tendre, les