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entière, il regardait ce plâtre dur et froid. Il lui semblait qu’il était mort déjà et qu’il se trouvait couché dans la terre.

Alors, il fut pris de tristesse. Dans le silence et la solitude, les souvenirs s’éveillèrent. Il se rappela la vie, il ferma les yeux, et toute son existence passa. Dès ce moment, il n’aperçut même plus le plafond, il regarda en lui. Ce furent des heures sans amertume, car il ne trouva aucun remords dans sa conscience.

Ses rêveries lui présentaient toujours les visages souriants de Georges et de Jeanne. Ce spectacle, loin de lui rendre ses fièvres, le consolait et le charmait. Il se disait que leur bonheur était son œuvre ; il s’en allait, heureux d’avoir uni à jamais les seuls êtres qu’il aimât au monde.

Dans les clairvoyances de la mort, sa mission lui apparaissait telle qu’elle avait dû être. Il comprenait qu’il avait accompli pleinement le vœu de la morte. À cette heure dernière, il sentait que son amour lui-même devait entrer