Page:Zola - Le Vœu d’une morte, 1890.djvu/258

Cette page n’a pas encore été corrigée

de n’avoir pas interrogé son ami sur cette correspondance qui faisait ainsi trembler la jeune femme.

Elle insista, elle lui rappela certains passages, elle cita même des phrases entières. Georges eut un soupçon. Il lui demanda si elle avait conservé les lettres. Elle se mit à sourire et les lui apporta.

« Les voici, dit-elle. Vous m’aimez tant aujourd’hui, que vous ne vous souvenez plus sans doute de m’avoir aimée autrefois… Écoutez. »

Et elle lut une page passionnée. Georges la regardait d’un air éperdu, qui la faisait rire. Alors, il prit les lettres, et, fiévreusement les parcourut. Il comprit tout.

Daniel avait fui sans même songer qu’il laissait derrière lui les preuves de sa passion et de son dévouement. Dans la crise de désespoir qu’il avait subie, une seule pensée l’emplissait, celle du départ, du départ immédiat.

Georges lisait enfin jusqu’au fond de ce cœur. Il tenait dans ses mains le secret entier. Et il ne