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des pensées de crime, chaudes et tumultueuses. Il se demandait ce qu’il allait faire. La bête furieuse qui bondissait en lui, tournait avec rage sur elle-même, ne sachant sur qui s’élancer.

Alors, une honte immense le prenait, il s’affaissait, inerte, pleurant des larmes plus douces. Sa chair se taisait, et il entendait les battements lents et mélancoliques de son cœur, qui se plaignait tout bas, attendant que la crise du sang et des nerfs fût passée.

Daniel ferma les rideaux : le jour le blessait. Puis, dans le silence, il resta immobile, les yeux grands ouverts sur les ténèbres. Ses larmes ne coulaient plus, ses frissons de fièvre s’en étaient allés. Il laissait l’apaisement se faire en lui.

Qui pourrait analyser ce qui se passa alors dans cette créature ? Daniel s’arracha de l’humanité, remonta dans le ciel d’amour, infini et absolu. Il retrouva là-haut toutes les bontés, toutes les abnégations. Une grande douceur le pénétrait, il lui semblait que sa chair devenait