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dans mon amertume ; mais je voudrais faire de votre vie une félicité suprême, et vous donner la paix des amours généreuses.

Et je vous écris que je vous aime, que vous n’êtes pas seule qu’il ne faut pas désespérer.

Vous ne connaissez pas les joies amères du silence et de l’ombre. Il me semble que j’aime au-delà de la vie, et que vous êtes à moi, rien qu’à moi, dans l’immensité bleue du rêve. Et personne ne pénètre mon secret : je garde en avare mon amour, je suis seul à vous aimer et seul à savoir que je vous aime.

Vous m’avez paru triste, l’autre soir. Et je ne puis travailler à votre bonheur, je ne suis rien pour vous, je n’ose vous supplier de vivre dans le songe que je fais. Montez plus haut, plus haut encore ; dites-vous que vous ne me verrez jamais, et aimez-moi.

Et là haut vous trouverez le monde où je vis.

J’ai mis mes deux mains sur mon cœur, j’ai tenté de l’étouffer. Mon cœur n’a pas voulu