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XIII


Daniel écrivait à Jeanne :

« Pardonnez-moi, je ne puis me taire, il faut que je vide mon cœur. Vous ne me connaîtrez jamais. C’est ici l’aveu d’un inconnu qui est lâche, qui n’a pas le courage de vous aimer sans vous le dire.

Je ne demande rien, je souhaite seulement que vous lisiez cette lettre afin que vous sachiez qu’il y a là, dans l’ombre, un homme à genoux qui pleure quand vous pleurez. Les larmes sont plus douces lorsqu’elles sont partagées. Moi qui sanglote seul, je sens combien la solitude est rude aux cœurs endoloris.

Je ne veux pas être consolé, je consens à vivre