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Ce fut dans cette contemplation incessante, dans cette absorption de son être, qu’il apaisa son cœur. Il en arriva à ne plus souffrir à ne plus songer à Jeanne en amant. Sa plaie s’était fermée et ne lui avait laissé qu’une lourdeur sourde.

Il se crut guéri.

Peu à peu, l’activité lui revint. Il courut les rochers, il assouplit ses membres qui s’étaient raidis dans son long accablement. Toutes ses pensées d’autrefois se réveillèrent une à une. Il écrivit à Georges, s’inquiéta de Paris ; mais il n’osait encore quitter la mer, qui l’avait si bien protégé contre le désespoir.

La sève de vie nouvelle qui montait en lui, le tourmentait, et il ne savait que faire de son jeune courage. Il aurait voulu recommencer la lutte, souffrir, se remettre à aimer et à pleurer. Maintenant que la fièvre ne l’hébétait plus, il s’indignait de son oisiveté, il demandait ardemment à vivre, quitte à être vaincu de nouveau.

Un matin, comme il s’éveillait, il entendit,