Page:Zola - Le Vœu d’une morte, 1890.djvu/211

Cette page n’a pas encore été corrigée

cette image, il voulait tuer son désir ; il appelait avec désespoir le souvenir de sa bonne sainte. Et toujours Jeanne et Lorin étaient là, devant lui, jeunes et souriants. Alors, sa tête éclatait, il voyait rouge.

Il passa de la sorte une partie de la nuit. Un accablement hébété succéda à cette crise de désespoir. Le matin, il se dit qu’il n’avait plus rien à faire chez les Tellier, que la lutte était terminée, et qu’il était vaincu. Il s’abandonnait aux faits, lâchement ; tout son être endolori réclamait le calme. Il voulut partir seul, il regagna Paris, précédant de quelques heures les hôtes du Mesnil-Rouge.

Il alla chez Georges, qui s’abstint de toute question, et il passa là plusieurs mois dans une prostration profonde. Une seule fois, il se rendit rue d’Amsterdam, pour faire ses adieux au député. Un désir irrésistible qu’il ne voulait pas s’avouer, le poussait dans cette maison : il éprouvait le besoin de connaître le jour exact de la célébration du mariage. L’incertitude le torturait.