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pente où il roulait. Souvent il se demandait où il irait loger, lorsqu’il devrait quitter son appartement ; il n’osait songer à sa sœur, qui l’écraserait de tout son dédain de femme positive.

L’orgueil, en lui, était encore debout, quand un dernier abandon acheva de le briser. Louis, son valet de chambre, toujours froid, lui était resté fidèle tant qu’il avait pu le voler à son aise ; mais, lorsqu’il ne trouva plus de poches à vider, il s’en alla un beau matin, pour manger en bourgeois les rentes amassées. Son sourire mystérieux était enfin expliqué : la machine humble et exacte riait d’attirer à elle les pièces d’or qui s’égaraient. Il faut qu’en ce monde le mal trouve sa punition, disent les moralistes. Louis, qui avait pris l’habitude du vol, commit la sottise de voler Julia à son maître. Un jour, M. de Rionne, qui se présentait chez sa maîtresse, fut mis à la porte par son valet.

Il en était là, lorsque Lorin vint lui demander Jeanne en mariage. Il n’avait pas encore songé à tirer parti de sa fille, et la demande du jeune